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HAUTE ANTIQUITE

introduction du cheval chez les Hébreux

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plan3

 


David en adopte (timidement) l'usage

 

N.B.

qui dit mulets (ou mules) dit équidé hybride de cheval et d'ânes: donc il fallait des chevaux (juments en l'occurence) pour les produire

ABSENCE INITIALE ET INTRODUCTION DE L'USAGE DU CHEVAL CHEZ LES HEBREUX (Chap. X) suite

Aussi quand David eut livré les derniers descendants de Saül aux Gabaonites, qui les mirent en croix, (David livra aux Gabaonites sept des petits-fils de Saül; il n'épargna que Méphiboseth, fils de Jonathan, à cause du serment qu'il avait fait à son père; voy. II Samuel, XXI, 2-9. Du reste, Méphiboseth n'était pas à redouter: " Et Méphiboseth demeurait à Jérusalem, parce qu'il mangeait toujours à la table du roi; et il était boiteux des deux pieds. " (II Samuel, X,13), il devint seul roi de tout Israël, plus indépendant, plus libre de ses actions; il put alors étendre ses conquêtes et commencer à réserver quelques chevaux dans les dépouilles prises sur l'ennemi.

[....] l'usage du cheval commençait à se répandre chez les Hébreux.
Toutefois, cet animal y était encore assez rare; et il était loin d'y être généralement employé, soit comme monture, soit comme attelage des chars de guerre.
En effet, la tradition purement légendaire des musulmans parle bien des écuries et de la fameuse race de chevaux de David, [...]; mais l'Ancien Testament n'en dit pas un mot.

Ce livre donne les noms et les attributions des douze employés supérieurs [...] il dit que cinq de ces intendants avaient la direction:

1° du gros bétail qui paissait en Saron;
2° du gros bétail qui paissait dans les vallées;
3° de chameaux; 4° d'ânesses;
5° des troupeaux de menu bétail;
mais il ne fait aucune mention des écuries ni des chevaux de David.
(Voyez I Chroniques, XXVII, 25-31)

Ces données sont en parfait accord avec celle du 7eme verset du Psaume XX, dans lequel David s'exprime lui-même en ces termes:

" Les uns se vantent de leurs chariots, et les autres de leurs chevaux; mais nous nous glorifions du nom de l'Eternel, notre Dieu."

Toutefois, après avoir ainsi fait acte de déférence envers la loi mosaïque, David ajoute dans le verset 17 du Psaume LXVIII:

" La cavalerie de Dieu se compte par vingt mille, par des milliers redoublés; le Seigneur est au milieu d'eux"

[...] On nous accusera sans doute de raisonner comme si les Psaumes XX et LXVIII étaient sûrement l'oeuvre de David, ce qui est loin d'être prouvé; mais nos extraits de ces Psaumes n'en montrent pas moins le véritable état d'esprit de ce roi, qui était tiraillé en deux sens contraires: d'un côté, par son goût pour les chevaux, comme le prouve l'une des premières guerres extérieures de son règne effectif, à la suite de laquelle il se réserve cent chars de guerre; et, d'un autre côté, par son respect pour la loi mosaïque, qui l'empêcha toujours de se constituer une cavalerie aussi nombreuse qu'il l'eût désiré, comme le témoignent les documents cités dans l'alinéa précédent.

[....] les Hébreux combattaient surtout à pied, et (..) l'âne et le mulet étaient les montures habituelles des principaux d'Israël à l'époque de David.
(..), tous les fils de David étaient montés sur de mules lors du meurtre d'Amnon; Absalom montait également un mulet lorsqu'il fut vaincu et tué par Joab; et la monture de cérémonie de David, celle sur laquelle il fit monter Salomon pour le faire sacrer roi, était encore une mule
(Voyez II Samuel, XIII, 29; XVIII,9; et I Rois, I, 33-44) .

Il est d'ailleurs facile de montrer qu'en moins d'un siècle l'autorité royale fit assez de progrès pour se mettre hors de page, pour braver le pouvoir religieux: ce qui permit à Salomon d'enfreindre impunément la loi mosaïque qui défendait de faire des amas de chevaux.

Le prophète Samuel [...] avait eu la hardiesse de sacrer David du vivant de Saül. [...]. Ensuite, David, [...], parvenu au gouvernement de tout Israël, s'était déjà permis maintes infractions à la loi mosaïque; il s'était réservé des chevaux dans le butin et avait pris un grand nombre de femmes (" Et David connut que l'Eternel l'avait affermi roi sur Israël, et qu'il avait élevé son royaume, à cause de son peuple d'Israël. Et David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu'il fut venu de Hébron; et il lui naquit encore des fils et des filles " (II Samuel, V, 12-13); mais le prophète Nathan avait encore eu le courage de lui reprocher plusieurs fois ses fautes.
Enfin, environ un demi-siècle après la déposition du roi Saül par le prêtre Samuel, les rôles du pouvoir laïque et du pouvoir religieux sont complètement changés; le roi Salomon ouvre son règne par la déposition du grand prêtre Abiathar, partisan de son frère aîné Adoniah, et il le remplace par l'un des siens, par Tsadoc, qu'il nomme grand prêtre de sa propre autorité
(I Rois, 26, 27 et 31)

Piétrement 1882

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Salomon en généralise l'usage

 

 


La Bible représente Salomon comme un souverain absolu, vivant avec tout le luxe des rois orientaux de son temps, sans s'inquiéter beaucoup de la loi mosaïque:

" Or le roi Salomon aima plusieurs femmes étrangères, outre la fille de Pharaon; ........
Ainsi Salomon fit ce qui déplaît à l'Eternel, et il ne persévéra point à suivre l'Eternel comme avait fait David, son père........ "
(I Rois, XI, 1-8)

L'auteur du livre des Rois dit bien que l'Eternel fut irrité contre Salomon; il présente la séparation de l'empire en deux royaumes à la mort de Salomon comme la conséquence de la conduite de ce roi, [....].
Malgré ses nombreuses infractions à la loi mosaïque, Salomon vécut puissant et respecté; il était au-dessus de la loi, il était la loi vivante; et, comme il avait le goût des chevaux, il en introduisit un grand nombre chez les Hébreux.
C'est lui qui leur donna véritablement le droit de cité chez ce peuple.

" Salomon avait aussi quarante mille places à tenir des chevaux, et douze mille hommes de cheval. ... Ils faisaient aussi venir de l'orge et de la paille pour les chevaux et les genêts, aux lieux où ils étaient, chacun selon la charge qu'il en avait." ( I Rois, IV, 26-28)

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" Ainsi le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre tant en richesse qu'en sagesse. Et tous les habitants de la terre recherchaient de voir la face de Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait mise en son coeur. Et chacun d'eux lui apportait son présent; savoir, des vaisseaux d'or des vêtements, des armes, des choses aromatiques; et on lui amenait des chevaux et des mulets tous les ans." (I Rois, X, 23-25); II Chroniques, IX, 22-24)

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"Salomon fit aussi amas de chevaux et de gens de cheval: tellement qu'il avait mille et quatre cents chariots, et douze mille hommes de cheval, qu'il fit conduire dans les villes où il tenait ses chariots; il y en avait aussi auprès du roi à Jérusalem." (I Rois, X, 26)


Piétrement 1882

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Nous arrivons ensuite à un passage dont l'interprétation présente assez de difficultés pour que plusieurs traducteurs et commentateurs lui aient attribué des sens tout à fait différents.
Quoique ce passage soit répété textuellement en hébreu dans le Ier livre des Rois et dans le second livre des Chroniques,
de Sacy en donne deux versions différentes; qui à la vérité ont le même sens

"On faisait venir aussi d'Egypte et de Coa des chevaux pour Salomon; car ceux qui trafiquaient pour le roi les achetaient à Coa et les lui amenaient pour un prix arrêté. - On lui amenait un attelage de quatre chevaux d'Egypte pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante. Et tous les rois des Héthéens et de Syrie lui vendaient aussi des chevaux." (III Rois, X, 28-29)

La version de Martin est toute différente:

" Or quant au péage qui appartenait à Salomon de la traite des chevaux qu'on tirait d'Egypte, et du fil, les fermiers du roi se payaient en fil; - mais chaque chariot montait et sortait d'Egypte pour six cents pièces d'argent, et chaque cheval pour cent cinquante; et ainsi on en tirait par le moyen des fermiers, pour tous les rois des Héthiens, et pour les rois de Syrie. (I Rois, X, 28-29); II Chroniques, I, 16-17)

Quant à la version d'Ostervald, quoique semblable à celle de Martin, [....] elle transcrit en lettres italiques, ce qu'a négligé de faire la version de Martin, les mots qui, nous nous en sommes assuré, manquent dans le texte hébreu.

[...] malgré la différence de leurs commentaires, les rabbins Lévi et Laniadou s'accordent à dire, comme Martin et Ostervald, que les courtiers de Salomon vendaient des chevaux aux rois de Héthiens et aux rois de Syrie.
[....]

Cette façon d'interpréter les textes bibliques en question est d'ailleurs en parfait accord avec la vraisemblance historique.

[.....] Le seul autre passage où il soit question des chevaux dans l'histoire de Salomon est celui que Martin traduit ainsi:

" Car on tirait d'Egypte des chevaux pour Salomon, et d'autres choses de tous les pays." (II Chroniques, IX, 28)

A la page 441 de sa Palestine, Munk montre que les livres de Samuel et des Rois ont été rédigés très consciencieusement, d'après des documents anciens, originaux, dont ils contiennent des extraits textuels: d'où il conclut que

"nous pouvons donc considérer les quatre livres de Samuel et des Rois comme les débris et le résumé de l'ancienne littérature historique des Hébreux."

Il ajoute que cet ouvrage

" est resté exempt de l'influence de la langue et des idées babyloniennes que nous remarquons dans les livres historiques écrits après l'exil, "

quoiqu'il reconnaisse que

" l'auteur n'a pu écrire avant les vingt ou trente dernières années de l'exil de Babylone."

Mais, à la page 523, Munk fait au contraire remarquer que la rédaction des livres des Chroniques

" ne remonte pas au delà de l'ère des Séleucides ";

et il prouve aux pages 340 et 345 que ces livres contiennent, sur l'histoire des rois, des faits dont quelques-uns sont évidemment controuvés.

Il est donc permis de se méfier des assertions des livres des Chroniques quand elles se trouvent en contradiction avec les renseignements fournis par les livres des Rois, et, celle du dernier verset cité étant précisément dans ce cas, nous sommes en droit de la répudier.
Nous ne prétendons cependant pas que les écuries de Salomon furent exclusivement composées de chevaux égyptiens; nous disons seulement que ces chevaux y étaient en grande majorité; et que, si Salomon en possédait quelques autres, c'étaient en général des chevaux dont ses nombreux visiteurs lui faisaient cadeau, comme viennent de le dire le 1er livre des Rois, X, 25, et le second livre des Chroniques, IX, 24.

Quoi qu'il en soit, nous pouvons conclure de ce qui précède, que c'est Salomon qui introduisit chez les Israélites, et dans de larges proportions, l'usage du cheval qui avait à peine commencé à se répandre chez eux sous le règne de David.
Nous croyons que cela ressort clairement de l'étude consciencieuse que nous avons éssayé de faire de la question par l'examen des documents historiques relatifs aux règnes des trois premiers rois d'Israël.[.....]

Piétrement 1882

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Les prophètes en condamnent l'usage

 

 


Le degré auquel le fils de David avait porté le luxe des chevaux fut continué et même surpassé par ses successeurs.

Mais il est tellement vrai que c'était une violation de la loi mosaïque que longtemps après la mort de Salomon, les prophètes, les interprètes les plus éclairés et les plus avancés de cette loi, considéraient encore l'usage du cheval comme l'une des causes des calamités qui étaient venues fondre sur le peuple hébreu, et de celles dont le menaçaient les envahissements des empires d'Egypte et d'Assyrie; et qu'ils associaient encore dans leur réprobation l'usage du cheval, l'alliance avec l'étranger et l'adoration des faux dieux.

Ainsi, près de deux siècles après la mort de Salomon, le prophète Osée disait encore des Hébreux:

" Ephraïm se repaît de vent et va après le vent d'Orient; il multiplie tous les jours ses mensonges et le dégât; et ils traitent alliance avec l'Assyrie, et l'on porte en Egypte des huiles de senteur. " (Osée, XII,2) .
.......
" Israël, retourne-toi jusques à l'Eternel ton Dieu; car tu es tombé par ton iniquité. Prenez avec vous ce que vous avez à dire, et retournez-vous à l'Eternel et lui dites: Ote toute iniquité, et prends le bien pour le mettre en sa place; et nous te rendrons le sacrifice de nos lèvres. l'Assyrie ne nous délivrera pas; nous ne monterons plus sur des chevaux et nous ne dirons plus à l'ouvrage de nos mains: Vous êtes nos dieux."
(Osée, 1-3)

Esaïe, ou mieux Isaïe (Yeschayah), qui commença sa carrière de prophète une vingtaine d'années après Osée, adresse de son côté cette apostrophe à Jéhovah:

" Certes tu as rejeté ton peuple, la maison de Jacob, parce qu'ils se sont remplis d'Orient et de pronostiqueurs, comme les Philistins; et qu'ils se sont plu aux enfants des étrangers.
Son pays a été rempli d'argent et d'or, et il n'y a point eu de fin à ses trésors;
Son pays a été rempli de chevaux, et il n'y a point eu de fin à ses chariots....; ne leur pardonne donc point. "
(Isaïe, II, 6-9)

Et le même prophète ajoute plus loin:

" Car ainsi avait dit le Seigneur, l'Eternel, le Saint d'Israël : ... votre force sera en vous tenant en repos et en espérance; mais vous ne l'avez point agréé. Et vous avez dit: Non, mais nous nous enfuirons sur des chevaux; à cause de cela, vous vous enfuirez. Et vous avez dit : Nous monterons sur des chevaux légers; à cause de cela ceux qui vous poursuivrons seront légers " (Isaïe, XXX, 15, 16) -
" Malheur à ceux qui descendent en Egypte pour avoir de l'aide, et qui s'appuient sur les chevaux, et qui mettent leur confiance en leurs chariots, quand ils sont en grand nombre; et en leurs gens de cheval, quand ils sont bien forts; et qui n'ont point regardé au Saint d'Israel et n'ont point recherché l'Eternel! "
(Isaïe, XXX, 1)

Enfin, en rentrant de l'exil de Babylone, les Israélites se mettent à rebâtir le temple de Jérusalem; ils reprennent confiance dans leur destinée;
et Zacharie leur annonce une nouvelle ère de prospérité, comparabble à celle du temps de David et de Salomon, dans une série de prophèties qu'il place dans le bouche de Jéhovah. Il prédit, dans les premiers versets du chapitre IX, l'abaissement de Hamath, de Tyr, de Sidon, des Philistins et autres ennemis des Israélites, puis il ajoute:

"Que ta joie soit vive, fille de Sion! jette des cris de réjouissance, fille de Jérusalem! voici, ton roi viendra à toi,.... monté sur un âne, et sur un ânon, poulain d'une ânesse.
Et je retrancherai d'Ephraïm les chariots, et de Jérusalem les chevaux; et l'arc de la bataille sera aussi retranché, et le roi parlera de paix aux nations; et sa domination s'étendra depuis une mer jusqu'à l'autre mer, et depuis le fleuve jusqu'au bouts de la terre."
(Zach., IX, 9-10)
.......

" Et il arrivera, en ce temps-là, que je ferai que Jérusalem sera une pierre pesante à tous les peuples; tous ceux qui s'en chargeront en seront entièrement écrasés, car toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. En ce temps-là, dit l'Etrenel, je frapperari d'aveuglement tous les chevaux des peuples.... et Jérusalem sera encore habitée en sa place, savoir, à Jérusalem. "
(Zach., XII, 3,4,6)

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Plus de quatre siècles après la mort de Salomon, Zacharie pense donc encore comme Osée et comme Isaïe; il reste comme eux le fidèle défenseur de la loi mosaïque; il recommande aux Israélites de renoncer aux guerres offensives et à l'usage des chevaux pour recouvrer leur ancienne splendeur.

A la vérité les exégètes chrétiens ont vu tout autre chose dans les passages précédents de Zacharie; ils ont cru y découvrir la prédiction du triomphe de l'Eglise et de l'entrée triomphale à Jérusalem de Jésus-Christ monté sur un âne; [....]

Piétrement 1882

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Job ne s'en est pas servi

 

 


Nous pourrions nous arrêter là. Nous avons suivi pas à pas l'histoire du cheval chez les Hébreux depuis l'origine de ce peuple jusqu'à la mort de Salomon.
Nous avons scruté avec soin tous les passages de la Bible qui se rapportent à cette hisoire. Nous croyons n'avoir oublié aucune des mentions du cheval contenues dans les ouvrages historiques des Israélites relatifs à cette période.

Selon nous, ces documents prouvent avec la dernière évidence que l'usage des chevaux, réprouvé par la loi mosaïque, était étranger aux Hébreux avant l'établissement de la royauté, et fut introduit chez eux par David, mais surtout par Salomon, au Xeme siècle avant Jésus-Christ.

Nous dirons cependant encore un mot du livre de Job qu'on a voulu donner comme une preuve de l'antiquité de l'usage du cheval chez les Hébreux, et même chez les Arabes péninsulaires

D'abord, il est permis de considérer le livre de Job comme une anecdote édifiante, ou comme un poème sublime; mais ce n'est pas un ouvrage historique.

Le livre de Job n'indique (...) nullement qu'il ait possédé des chevaux.
Si l'auteur refuse le cheval à Job, il est également dans le vrai en lui donnant la connaissance de cet animal.

..... Mais déjà la Genèse a prêté avec raison toutes ces connaissances à Jacob, quoiqu'elle soit très loin de donner des chevaux à ce patriarche.
Rien n'indique non plus que Job en ait possédé; l'énumération de ses richesses prouve plutôt le contraire.

Le livre de Job ne démontre donc nullement l'antiquité de l'utilisation du cheval par les Hébreux et par les Arabes péninsulaires. Il ne peut donc en aucune façon infirmer les conclusions contraires qui résultent clairement de l'étude de la Bible et des auteurs de l'antiquité.


Nous ne nous attarderons pas à discuter toutes les opinions erronées qu'on a émises sur l'histoire du cheval chez les Hébreux puisqu'elles sont implicitement réfutées par l'exposé des documents qui précèdent; nous signalerons seulement encore la suivante.
On a prétendu tout récemment que, si les Hébreux ne se sont servis que tardivement du cheval, ce n'est pas parce que Moïse en a interdit l'usage,

" c'est parce qu'il était rare dans le pays et probablement regardé comme immonde."

Or, d'après la loi mosaïque, le cheval n'était pas "probablement", il était et il est encore certainement immonde, comme le chien, l'âne et le chameau: ce qui n'a pas empêché les Hébreux d'utiliser ces quatre animaux, le chien, l'âne et le chameau depuis un temps immémorial, le cheval seulement à partir du règne de David, quoique les chevaux n'aient pas été plus rares à l'époque de Moïse qu'à celle de David dans le voisinage de ce peuple, c'est à dire chez les Egyptiens, les Assyriens et une partie des Syriens.

Piétrement 1882

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