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HAUTE ANTIQUITE

cheval aryen et peuples aryens d'orient
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Asie Mineure et Grèce

Guerre de Troie : côté grec

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L'ensemble des documents fournis par L'Iliade montre que tous les peuples de la Grèce avaient amené devant Troie des chars de guerre traînés par des chevaux ; nous en citerons seulement quelques-uns.

Au moment où Agamemnon, roi de Mycènes et commandant en chef de l'armée grecque, donne le signal du combat,

" les nombreux bataillons sortent des vaisseaux et des tentes, et se répandent dans la plaine. Sous leurs pas, sous les pas des coursiers, la terre rend un mugissement terrible. » (Iliade, II, page 26).

Depuis qu'Achille, fils de Pelée, roi des peuples qu'on nomme Myrmidons, Hellènes et Achéens (II, p. 31), s'est retiré sous sa tente,

« les meilleurs coursiers sont les cavales du petit-fils de Phérès, Eumèle; leurs pieds sont aussi rapides que les ailes des oiseaux; de même couleur, de même âge, de même taille, nourries par Apollon au sein de la Piérie, elles répandent la terreur dans les batailles. » (II, p. 33.)

Après Nestor, roi de Pylos, Erechthée, roi d'Athènes, savait le mieux

« ranger en bataille les chars et les guerriers couverts de boucliers » (II, p. 28)

Nestor

" place au premier rang les chars et les cavaliers ; puis derrière, les nombreux et robustes piétons, rempart de la guerre; entre ces deux lignes, il pousse les hommes sans valeur, afin que bon gré mal gré, par contrainte, ils prennent part à la bataille. D'abord le héros adresse ces recommandations aux cavaliers : « Contenez vos coursiers, leur dit-il ; ne rompez point vos rangs pour vous jeter dans la mêlée; n'allez point, trop confiants dans votre force et votre adresse à manier les attelages, vous élancer seuls en avant pour attaquer les Troyens. Que personne ne recule, car vous seriez faciles à vaincre. Si, du haut de son siège, un guerrier aborde un autre char, qu'il étende sa javeline, c'est de beaucoup ce qu'il y a de mieux à faire. » (IV, p. 53.)

Pendant une panique excitée par Jupiter, les héros grecs prennent la fuite.

« Nestor seul, sauvegarde de la Grèce, reste immobile, mais involontairement : son cheval de volée est blessé d'un trait lancé par le divin Alexandre, époux de la blonde Hélène; la flèche l'a frappé au sommet de la tête, à la naissance de la crinière, région très mortelle. Dans sa douleur le cheval a bondi, car l'airain a pénétré jusqu'à la cervelle; en se roulant autour du trait amer, il effarouche les autres chevaux. Enfin le vieillard se précipite avec son glaive et coupe les longes de la volée; mais à ce moment les chevaux rapides (Nous avons remplacé l'expression cavales fougueuses du traducteur par chevaux rapides. C'est le sens exact du grec ...., la forme ... étant exclusivement masculine. Les noms précités des chevaux d'Hector sont d'ailleurs également masculins) d'Hector accourent à grand bruit, conduits par un guide audacieux, par Hector lui-même. Alors le vieux Nestor aurait perdu la vie, si le vaillant fils de Tydée ne l'eût aperçu. » (VIII, p. 106.)

Plus tard,

« les cavales écumantes du fils de Nélée ramènent du combat Machaon, pasteur des peuples »,

[...]

A la suite d'un premier échec de l'armée, Achille avait reçu une députation chargée de lui présenter les excuses d'Agamemnon, de lui offrir des pésents et de l'engager à reprendre les armes.
[....] en voyant les Troyens porter la flamme sur les vaisseaux, il se frappe les cuisses et il ordonne à Patrocle, fils de Ménétios, de repousser l'attaque en revêtant ses propres armes et en montant sur son propre char
(XVI, p 226).

"Patrocle commande à Automédon d'atteler promptement les coursiers; c'est, après le fils de Pélée, celui qu'il honore le plus et en qui il se fie le plus pour n'être ému d'aucune menace. Automédon place sous le joug les chevaux rapides, Xanthe et Balie, aussi légers que les vents. Podarge, l'une des Harpies, les conçut d'un souffle de Zéphyre, comme elle passait dans une prairie, sur les rives du fleuve Océan. Au delà du Timon il attache à la volée l'irréprochable Pédase, qu'Achille enleva de la ville d'Eétion. Pédase, est sujet à la mort, mais il ne cède en rien aux deux coursiers immortels." (XVI, p 227)

"Patrocle se jette au fort du tumulte, pousse son char et lance des menaces. Les héros roulent la tête la première sous les essieux, tandis que les chars vides sont renversés avec fracas."
(XVI, p.232)

"Déjà les deux héros (Patrocle et Sarpédon), marchant l'un contre l'autre, vont se rencontrer, lorsque Patrocle frappe au flanc l'illustre Thrasymède, vaillant écuyer du roi, et lui arrache la vie. Sarpédon lance son javelot étincelant; mais le trait s'égare et traverse l'épaule droite de Pédase, qui hennit, en exhalant l'âme, et tombe gémissant sur le sable pendant que sa vie s'envole. Les deux autres coursiers font un écart; le joug craque, et les rênes s'embarrassent, car le cheval de volée git dans la poussière. L'illustre Automédon voit aussitôt le remède; il tire la longue épée qui s'appuie sur sa cuisse robuste, et sans hésitation coupe les longes de la volée. Xanthe et Balie se rapprochent, se redressent et obéissent au frein, tandis que les deux héros recommencent à combattre."
(XVI, p.234)

" De son côté, l'illustre Hector ordonne au vaillant Cébrion d'exciter ses chevaux (Nous avons remplacé le mot cavales du traducteur par chevaux, parce que le texte grec dit ippous, sans article ni qualificatif, et qu'on vient de voir que les coursiers d'Hector n'étaient pas de juments.) et de les mener au combat..... Il ne frappe personne; c'est sur le seul fils de Ménétios qu'il pousse ses coursiers aux pieds solides (Nous avons remplacé le mot vigoureux du traducteur par aux pieds solides, parce que le texte grec dit.....; on sait du reste que la forme ....; est des deux genres, maculin et féminin .) Patrocle, en le voyant, saute sur son char, serre dans sa main gauche son javelot, et de l'autre saisit une pierre luisante, hérissée de pointes, que sa main cache toute entière; il la lance ensuite avec effort; elle s'éloigne à peine du but et ne vole pas en vain; elle frappe au front l'écuyer d'Hector, Cébrion, qui tient les rênes, et lui fend les soutcils; l'os ne résiste pas; ses yeux jaillissent à ses pieds dans la poussière; comme un plongeur, il tombe hors du char superbe; la vie aussitôt abandonne ses ossements".
(XVI, p. 239-240)

Hector saute de son char, tue Patrocle après un long combat, puis

"soudain il se précipite contre Automédon, compagnon divin du fougueux Eacide: il brûle de le percer, mais les chevaux immortels, don superbe que les dieux ont fait à Pélée, enlèvent le héros." (XVI, p 242)
[....]"

Aussitôt en possession de nouvelles armes, don superbe de Vulcain,

"au milieu des siens s'arme le divin Achille; ses dents claquent, ses yeux lancent des flammes, et son âme est pénétrée d'une intolérable douleur...... Cependant Alcime et Automédon attellent les coursiers qu'assujettissent au joug de belles courroies; ils leur passent le frein dans la mâchoire et étendent les rênes en arrière jusqu'au siège inébranlable. Automédon tient le fouet dans ses mains habiles et saute sur le char. Achille, revêtu d'or et d'airain, monte après lui, et resplendit son armure, autant que l'infatigable soleil. Sa voix terrible encourage les coursier de Pélée: " Xanthe et Balie, illustre race de Podarge, songez à ramener votre maître dans les rangs de Grecs, lorsque nous cesserons de combattre; et ne le laissez pas mort, dans la plaine, comme Patrocle......." A ces mots, il jette de grands cris et pousse son char au premier rang." (XIX, p 282-283)

"Alors Achille se rue au milieu des Troyens, plein d'une force indomptable; il pousse d'horribles cris et tue le premier le vaillant Iphition, fils d'Otrynte, chef de nombreux guerriers... et les roues des chars que les Grecs poussent en avant le mettent en lambeaux. Achille renverse ensuite Démoléon, fils d'Anténor, combattant inébranlable..... Ensuite, comme Hippodamas saute de son char et veut fuir, il le perce entre les épaules; le Troyen exhale son âme en gémissant."
(XX, p292)

" Souvent des taureaux au large front, réunis sous un joug, foulent sur le sol uni d'une aire les épis d'orge blanche; et la paille légère se sépare rapidement du grain sous les pieds des boeufs mugissant: ainsi, poussés par le magnanime fis de Pélée, les chevaux vigoureux foulent aux pieds les morts et les armures. Sous leurs sabots, sous les bandes des roues, jaillissent des gouttes de sang qui souillent l'essieu et le pourtour du char. Achille est insatiable de gloire; ses mains invincibles sont couvertes de sang et de poussière.
(XX, p 295)

Piétrement 1882

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Avant de donner le signal des jeux funèbres en l'honneur de Patrocle, Achille debout parle en ces termes:

" Atrides, et vous Grecs, les prix déposés dans cette enceinte attendent les écuyers. Si, entre nous, nous célébrions d'autres jeux, j'emporterais le premier prix dans ma tente: vous n'ignorez pas combien excellent mes coursiers, car ils sont immortels. Neptune en a fait présent à mon père, qui lui-même me les a donnés. Mais aujourd'hui mes coursiers et moi nous devons rester en repos" (XXIII, p 328 ).

Suit la description d'une course de chars, pittoresque, émouvante, instructive, mais beaucoup trop longue pour être rapportée in extenso. Il est à peine besoin de dire que Nestor profite de l'occcasion pour parler d'une autre course à laquelle il prit part dans sa florissante jeunesse; mais il est utile de recueillir certains renseignements fournis par la course présidée par Achille. L'un des cinq concurrents était Ménélas, roi des Lacédémoniens; son char était traîné par son propre cheval Podarge, accouplé avec la bonne jument Aethé, appartenant à son frère Agamemnon.

Les chars s'éloignent avec des chances diverses, tournent la borne et reviennent vers le point de départ.

"Les Grecs cependant, assis dans l'enceinte, contemplent les chars qui volent dans la plaine au milieu d'un tourbillon de poussière. Idoménée le premier aperçoit les coursiers. Placé hors de la foule, sur le sommet d'une éminence, malgré la distance, il reconnaît la voix qui les encourage, et bientôt il distingue en avant un cheval remarquable; car sur sa robe baie éclatante se dessine au front une marque blanche, ronde comme la lune. Idoménée soudain se lève et dit aux Argiens: "Amis, chefs et rois de la Grèce, suis-je le seul à voir les chars? D'autres chevaux, un autre écuyer que ceux que nous attendions, me semblent arriver les premiers. Sans doute les cavales d'Eumèle se sont blessées dans l'arêne, car jusqu'ici elles ont été les plus agiles... Mais levez-vous, regardez vous mêmes; quant à moi je ne distingue pas bien; toutefois l'homme me paraît de race étolienne. Oui, c'est l'un des rois argiens; c'est Diomède, robuste fils de l'illustre Tydée." (Iliade XXIII, p231-232).

C'était en effet Diomède, qui remporta le prix avec les chevaux troyens ravis à Enée.

Piétrement 1882

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